L’imparfait de l’indicatif

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Comme pour le présent, l’imparfait présente à la fois un aspect non accompli et sécant. En effet, l’imparfait trahit le déroulement du procès, étape par étape, sans proposer de début ni de fin.

L’imparfait est un temps qui place le procès dans le passé de l’énonciateur. Le moment du procès est donc antérieur au moment de l’énonciation.

Prérequis : Le sens de la conjugaison (pour comprendre certains concepts comme la notion de « procès »)

 

L’imparfait peut être indistinctement employé dans le récit ou dans le discours. C’est aussi bien un temps de la narration qu’un temps de la description. Il s’intéresse au développement du procès, et peut se traduire par « le procès est en train de se dérouler dans le passé ». A cet égard, on dit que l’imparfait est le présent du passé.

Dans le système du récit, l’imparfait s’emploie en alternance avec le passé simple, chacun ayant un rôle-titre. Par son aspect à la fois non accompli et sécant, l’imparfait est d’ordinaire employé pour énoncer des éléments quasi-permanents tels que le décor de la scène (il est donc le temps de la description) aussi bien que d’autres éléments de second plan comme un résumé des circonstances qui ont précédé l’écriture du passage au passé simple.

Exemple : Le professeur dispensait son cours à une assemblée studieuse qui prenait en notes chacun de ses propos lorsqu’une sonnerie retentit, et brisa cette communion si parfaite. Cette phrase présente 2 verbes à l’imparfait (dispensait -> dispenser / prenait -> prendre) et deux verbes au passé simple (retentit -> retentir / brisa -> briser). Les verbes à l’imparfait servent à « planter le décor », à énoncer le « background », c’est-à-dire les circonstances qui participent à la mise en relief de l’action de premier plan qui fait tout l’intérêt de la phrase. Ce qui est important ici, c’est que le cours fut interrompu par la sonnerie.

 

 

Les valeurs de l’imparfait

Aux côtés de la valeur de base présentée ci-dessus (planter le décor, mettre en relief un procès), l’imparfait offre selon le contexte, différentes valeurs, proches de celles que peut prendre le présent de l’indicatif.

 

L’imparfait d’habitude (appelé aussi imparfait itératif)
L’imparfait présente la répétition d’un procès dans le passé.
Exemple : Pauline Peace courait chaque matin pendant 1 heure le long de la Loire.

 

L’imparfait historique
Comme l’imparfait sert à préparer le lecteur à l’importance d’un élément qui va lui être présenté, on peut l’employer au début du récit pour créer cette attente aussi bien qu’à la fin pour suggérer au lecteur un certain nombre de conséquences.
Exemple : Le 25 décembre de l’an 800, le pape Léon III couronnait Charlemagne à Rome.

Cette phrase peut effectivement s’employer aussi bien au début qu’à la fin d’un récit. Elle suggère au lecteur que l’importance du récit ne réside pas dans le couronnement de Charlemagne mais plutôt dans les conséquences.

 

L’imparfait de commentaire
On dit qu’il y a imparfait de commentaire lorsque le narrateur intervient dans un récit au passé pour commenter les faits afin de donner des explications ou indiquer son sentiment.
Exemple : Le professeur dispensait son cours à une assemblée studieuse qui prenait en notes chacun de ses propos lorsqu’une sonnerie retentit, et brisa cette communion si parfaite. Elle annonçait un incendie au premier étage.

 

L’imparfait de discours indirect
Pour transcrire les pensées ou les paroles d’un personnage, on emploie le discours rapporté, dont on connaît quatre formes : discours direct, indirect, indirect libre et discours narrativisé.
Dans le cadre du discours indirect ou indirect libre, on peut utiliser l’imparfait pour rapporter les pensées ou les paroles d’un personnage.
Exemple : Le professeur annonça à ses étudiant qu’ils devaient évacuer l’amphithéâtre parce qu’un incendie venait de se déclarer au premier étage.

 

En revanche, lorsqu’il s’agit d’énoncer une vérité générale, on peut utiliser soit le présent, soit l’imparfait. Exemple (au présent) : Le professeur expliqua à ses étudiants que la neuropédagogie est une discipline qui intègre des éléments de psychologie cognitive, de pédagogie, de sciences de l’éducation, de psychologie scolaire et comportementale, de neurosciences. Exemple (à l’imparfait) : Le professeur expliqua à ses étudiants que la neuropédagogie était une discipline qui intégrait des éléments de psychologie cognitive, de pédagogie, de sciences de l’éducation, de psychologie scolaire et comportementale, de neurosciences.

 

Dans le cadre du discours indirect ou indirect libre, l’imparfait peut servir à énoncer un procès qui se situe dans l’avenir du passé. Exemple : Le professeur annonça à ses étudiants qu’il partait pour les Etats-Unis en fin de journée.

 

Remarquons qu’on peut parfaitement transposer la phrase précédente au conditionnel présent. Exemple : Le professeur annonça à ses étudiants qu’il partirait pour les Etats-Unis en fin de journée.

 

En transposant la phrase précédente au discours direct, on s’aperçoit que le verbe partir est un présent à valeur de futur proche. Exemple: Le professeur annonça à ses étudiants : « Je pars pour les Etats-Unis en fin de journée. »

 

L’imparfait à valeur modale
Temps de l’indicatif, l’imparfait est d’ordinairement utilisé pour énoncer un procès que le locuteur tient pour vrai. Cependant, Il peut très bien être employé pour énoncer des procès détachés du Réel. Dans ce cas, il prend une valeur modale.

 

Exemple 1 : Pauline Peace n’avait pas compté ses efforts pour parvenir à une résolution de paix au Rwanda, comme si sa propre vie en dépendait. Attention : avait compté est un plus-que-parfait, pas un imparfait. On note bien que le verbe dépendre appartient à l’hypothèse, pas à la certitude de l’énonciateur. En effet, la vie de Pauline Peace ne dépendait pas de ses efforts pour parvenir à une résolution de paix au Rwanda, mais elle faisait « comme si ».

 

Exemple 2 : La guerre continuait au Rwanda sans l’intervention de Pauline Peace. Cette phrase nous apprend que l’intervention de Pauline Peace a permis de mettre un terme à la guerre au Rwanda. D’ailleurs, on peut ici remplacer l’imparfait de l’indicatif par un conditionnel passé: La guerre aurait continué au Rwanda sans l’intervention de Pauline Peace. Elle nous apprend aussi que du point de vue du locuteur, elle aurait pu continuer sans son intervention, sans que cela ne soit une certitude.

Illustration 1 : verbe jouer (1er groupe) à l’imparfait de l’indicatif.

 

Illustration 2 : verbe frémir (2è groupe) à l’imparfait de l’indicatif

 

Note  : Le présent document est protégé par la législation sur les droits d’auteur.

Note 2 : vous trouverez d’autres mindmaps (y compris sur le 3è groupe et les auxiliaires) ici.

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