L’utilité du Mind Mapping

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S’il n’existe aucune preuve scientifique que le Mind Mapping « booste » la mémorisation ou la créativité (cela me semble de surcroit difficile à envisager), la carte mentale demeure un outil intéressant dont nous allons examiner quelques applications.

 

Prérequis :

 

1. Organiser l’information

Le schéma heuristique se révèle efficace pour organiser l’information grâce à la mise en arborescence. Celle-ci est ainsi parfaitement catégorisée et hiérarchisée. Comme l’information est représentée spatialement, on peut aisément modifier les liens hiérarchiques, surtout avec un logiciel.

Le Mind Mapping se révélera particulièrement utile aux personnes qui éprouvent quelques difficultés avec le langage.

Au contraire, les personnes qui maîtrisent la technique du paragraphe, la planification de l’information, le circuit informatif et argumentatif ne trouveront pas dans cet outil matière à modifier leurs habitudes.

 

 

2. Former, enseigner, réussir une intervention orale

Effectivement, lorsqu’on est formateur, professeur ou conférencier, il vaut mieux ne pas lire ses notes, sous peine d’endormir son public.

Mais d’autres personnes ont également besoin de réussir une intervention orale :
– les apprenants (élèves et étudiants) qui doivent faire un exposé ou passer une épreuve orale ;
– les professionnels de tout métier qui doivent faire un rapport d’activité, un compte-rendu, intervenir dans une réunion, vendre ou renseigner, etc.

En utilisant au mieux l’espace, le Mind Mapping se révèle particulièrement efficace, parce qu’il joue pleinement le rôle d’inducteur. On ne va plus chercher une information noyée parmi d’autres dans un paragraphe ; elle apparaît clairement et rend l’intervention orale plus fluide.

Pour avoir enseigné le Mind Mapping à un public très large (élèves, étudiants, professeurs, hommes politiques et autres professionnels) et avec des besoins différents (réussir un exposé, passer une épreuve orale de concours ou de baccalauréat, organiser son cours pour être plus efficace auprès des apprenants, réussir la conduite d’une réunion comme intervenir judicieusement…), j’ai constaté grâce au feedback un apport conséquent de cet outil. Cela peut réellement faire la différence.

 

 

3. Gérer un projet

Là encore, grâce à sa capacité à organiser les informations catégorisées comme à utiliser judicieusement l’espace, le Mind Mapping peut faire merveille. Le regard (œil : 3 saccades par seconde) peut se porter sur un élément du projet que l’on a rédigé ou dessiné, revenir au thème central, aider à s’assurer qu’on n’est pas hors-sujet, libérer de la charge cognitive (effort mental fourni pour traiter en même temps plusieurs informations ; chaque information s’exprimant en bits), etc.

 

 

4. Travailler ensemble (intelligence collective et travail collaboratif)

Si au sein d’une organisation, on s’entend sur l’adoption d’un code commun, et si on se libère du poids de l’Ego (on pourra utiliser judicieusement les 6 chapeaux d’Edward de Bono), alors le Mind Mapping peut se révéler un outil intéressant. Mais comme il ne s’agit que d’un outil, il ne remplacera nullement la lecture indispensable des ouvrages sur l’intelligence collective, thème sur lequel je reviendrai.

 

 

5. Prendre des notes, faire des fiches

Grâce à Internet, on trouve toutes les informations que l’on souhaite, ou presque, à portée d’un simple clic, quand on le désire. Par conséquent, petit à petit, on se programme pour savoir où trouver efficacement l’information, en perdant l’habitude de la mémoriser. C’est l’effet de la plasticité synaptique qui joue dans les deux sens : quand on s’entraîne, on progresse, mais quand on ne s’entraîne pas, on régresse. A quoi bon mémoriser puisqu’Internet est là pour m’aider ? croit-on à tort.

De fait, on perd l’habitude de prendre des notes, de faire des fiches. Or, la prise de notes est non seulement une activité indispensable à l’apprentissage et plus généralement au traitement de l’information quelle que soit la profession que l’on exerce, mais c’est surtout une activité qui participe beaucoup à la stimulation cognitive.

L’absence de formation à la prise de notes, comme le soulignent Marc Romainville et Bernadette Noël (Métacognition et apprentissage de la prise de notes à l’Université) participe beaucoup à l’échec des étudiants à l’Université. Ces mêmes chercheurs insistent sur la nécessité de former les élèves à la prise de notes méthodique et explicite dès le début du Secondaire.

Comme outil organiseur de l’information, il n’est pas étonnant que le Mind Mapping soit efficace pour la prise de notes, surtout à partir d’une source écrite. La prise de notes sous forme de Mind Mapping à partir d’une source orale nécessitera davantage d’expertise, sauf si l’intervenant structure parfaitement son discours et communique explicitement et exhaustivement son plan.

Effectivement, le débit oral moyen est d’environ 2 à 3 mots par seconde, alors que la cadence d’écriture est de 0.3 à 0.4 mots par seconde (Annie Piolat). Cela signifie que le débit oral est entre 5 et 10 fois plus rapide que le débit écrit. L’effort mental est souvent trop important pour tout noter, surtout lorsque le noteur est un novice non seulement dans la prise de notes, mais aussi dans le domaine d’expertise du conférencier ou de l’enseignant.

J’expliciterai tout cela dans un cours spécifique sur la prise de notes.

 

 

6. Transformer l’information en connaissance

Il convient de rappeler une fois de plus qu’information, connaissance et savoir ne sont pas synonymes. C’est en partie grâce à cette distinction que les spécialistes de l’intelligence artificielle ont pu produire des ordinateurs de plus en plus performants, qui parviennent aujourd’hui à enseigner.

La création d’un schéma heuristique par le noteur à partir d’une source orale ou écrite oblige à une transformation de l’information. Le noteur personnalise l’information, l’incarne, se l’approprie, et elle devient alors connaissance.

 

 

7. Pour conclure

Il existe sans doute d’autres applications du Mind Mapping, mais je n’en n’ai pas fait l’expérience.

Dans le prochain cours, nous verrons les bases pour réaliser une carte mentale.

 

Note 1 : cet article est protégé par la législation sur le droit d’auteur. Toute reproduction est interdite sans le consentement de son auteur.

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